Trois conseillers blâment la mairesse
Lors de la séance publique du conseil municipal du 8 septembre 2015, nous, conseillers municipaux à Val- David, avons fait part à la mairesse Davidson de notre inquiétude quant à la façon dont la démocratie s’exerce dans notre municipalité.
Nous avons cité des faits troublants concernant certains dossiers pour lesquels on nous cache des informations dont sont aussi privés les médias et la population.
Mairesse cachotière
D’abord, de nombreux documents et des décisions concernant le harcèlement psychologique d’employés de la municipalité nous ont été cachés. Lors de la séance du conseil, où a été votée la fin administrative d’emploi de la secrétaire-trésorière adjointe et greffière, nous n’avons pas eu accès aux documents requis pour nous prononcer et notre dissidence et nos motifs n’ont pas été consignés tel qu’exprimés au procès-verbal, et ce, malgré une demande ferme à cet effet à la mairesse. Il s’agissait d’un cas de harcèlement psychologique reconnu par la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST), mais contesté par la municipalité sans que nous ayons été mis au courant.
D’autres cas semblables se sont produits. Ainsi, nous avons appris que la municipalité a reçu des griefs pour harcèlement psychologique en 2014, ce que la mairesse a pourtant nié publiquement à tous ses citoyens. Le 7 juillet dernier, nous avons reçu un courriel de l’une des victimes nous informant d’une décision de la CSST de février 2015 confirmant le harcèlement, information qui nous avait été aussi cachée. De plus, la mairesse ne nous a pas transmis une lettre qui nous était adressée par une des plaignantes, ce qui est contraire aux règles les plus élémentaires de déontologie.
Plus globalement, nous nous questionnons sur la gestion des ressources humaines à la municipalité. Comment expliquer que trois cas de harcèlement psychologique soient actuellement en processus judiciaire? C’est beaucoup considérant le petit nombre d’employés à la municipalité. Pourquoi a-t-il été impossible de les régler avant? Pourquoi ne pas avoir procédé à une enquête indépendante comme le recommande en pareil cas l’Ordre des conseillers en ressources humaines? Pourquoi une telle omerta autour de ces dossiers?
La mairesse a décidé d’annuler les caucus des 4 et 11 août et celui du 1er septembre, toujours sans nous consulter. Cette décision unilatérale vient restreindre davantage notre accès à l’information, notamment concernant les dossiers des trois plaignantes. Ces séances hebdomadaires de travail sont essentielles pour que tous les élus puissent évaluer les dossiers, échanger sur les différentes avenues et parvenir, comme nous l’avons fait dans la quasi-totalité des sujets, à établir un consensus pour assurer une saine gestion municipale. Nous refusons les conditions posées par la mairesse pour la reprise des caucus, car ceci équivaudrait à nous bâillonner.
Nous avons décidé de faire de la politique municipale pour servir et contribuer à améliorer la qualité de vie de nos concitoyens. Nos questions et nos commentaires, nous les avons toujours formulés pour mieux comprendre les enjeux parfois très stratégiques liés à certains dossiers et pour nous assurer que tous les citoyens soient traités de façon juste et équitable. En agissant comme elle le fait, la mairesse Davidson nous empêche de faire notre travail. Sans accès à l’information, nous ne pouvons prendre de décisions éclairées et faire ce pourquoi nous avons été élus.
Nous sommes victimes d’une mairesse cachotière qui a érigé le secret en système. Nous exigeons de la transparence afin de pouvoir jouer pleinement notre rôle. Nous ne tolérerons pas que des lettres ou des courriels ne nous soient pas transmis, pas plus que les refus de nous remettre les documents requis pour la prise de décision et l’absence de réponses claires à des questions formulées lors des séances publiques, sans parler du manque de décorum trop fréquent surtout quand la mairesse nous ridiculise devant les citoyens.
Nous avons entamé des démarches pour informer et consulter les instances gouvernementales concernées sur cette situation déplorable, sur nos droits et nos recours. En toute bonne foi, nous souhaitons en arriver à une entente fondée sur le respect avec la mairesse. Cela passe par une réorganisation en profondeur des façons de faire pour rendre son administration transparente et ouverte. À défaut de quoi, nous devrons constater qu’elle n’est plus en mesure “d’exercer ses fonctions de mairesse avec honnêteté et justice, dans le respect de la loi et du code d’éthique et de déontologie des élus municipaux de Val-David” et nous n’aurons d’autre choix que d’exiger sa démission.
Alain Tousignant
Ghislaine Boisclair
Manon Paquin
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