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Gênée de demander un panier de Noël

Le visage de la pauvreté change

Publié le 15 décembre 2016 par Maxime Coursol

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Maxime Coursol

Rédacteur en chef - L'info du Nord | mcoursol@inmedias.ca

Marie-Josée (nom fictif) est au nombre des 200 et quelques personnes - désignées « familles » par l’OSBL « Bouffe Dépannage » - qui ont déposé cette année leur demande de panier de Noël.

Marie-Josée (nom fictif) a accepté de se confier à «L’Information du nord», mais sous le sceau de l’anonymat. - Photo TC Media - René-Pierre Beaudry

Marie-Josée (nom fictif) est au nombre des 200 et quelques personnes – désignées « familles » par l’OSBL « Bouffe Dépannage » – qui ont déposé cette année leur demande de panier de Noël.

Elle n’a pas idée de ce que son panier contiendra. Sa demande, elle l’a faite pour trois personnes.

Fin de la trentaine, cette mère monoparentale a accepté de raconter combien il lui a fallu vaincre sa gêne avant de finalement recourir à cette banque alimentaire du temps des Fêtes.

« J’étais vraiment gênée de ce que le monde pourrait penser », nous dit-elle dans sa petite cuisine, avouant savoir de première main que l’habituel préjugé à l’endroit de certains bénéficiaires de la charité des autres était tout à fait justifié. « Il m’est arrivé à quelques reprises de sentir l’haleine d’alcool et de tabac d’une personne plus jeune et en bien meilleure santé que moi et qui était une habituée de ces comptoirs de dépannage. Facile de deviner ce qu’elle faisait chez elle à longueur de journée! »

J’ai eu très peur de quitter l’Aide sociale et me lancer en affaires

Marie-Josée (nom fictif)

Une mesure temporaire

Marie-Josée n’est pas de cette trempe. Au contraire, bien que considérée invalide par l’État – étant atteinte d’une maladie génétique, non contagieuse, mais incurable -, elle a décidé il y a trois ans d’apprendre un nouveau métier qu’elle pourrait pratiquer à la maison. « J’ai eu très peur de me lancer en affaires. Cela signifiait évidemment que même si je suis toujours considérée invalide, je n’aurais plus droit à l’Aide sociale étant donné que je voulais travailler, me bâtir des revenus et vivre avec mon chum, ce à quoi on n’a pas droit quand on reçoit de Québec un chèque mensuel. »

Récemment établie avec son copain dans Sainte-Agathe-des-Monts, Marie-Josée n’a pas encore une clientèle établie et stable. Certaines semaines, les recettes sont maigres, surtout qu’elle n’a aucune subvention pour défrayer l’achat des produits nécessaires à son entreprise. « Je n’aurai pas le choix de recourir occasionnellement à « Bouffe Dépannage » d’ici à ce que les choses se replacent pour moi. J’ai bon espoir que ça va marcher», a-t-elle terminé.

Pour faire des dons en denrées alimentaires ou en argent à « Bouffe Dépannage », se rendre au presbytère au 30, rue Principale E, Sainte-Agathe-des-Monts, QC J8C 1J5.

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